Un nouveau commissaire au LOBE
Le tout nouveau commissaire en résidence du centre d’artistes Le LOBE, Hugo Nadeau, met la table pour les deux prochaines années en présentant la première exposition de son mandat. Celle-ci s’assoit sur la piste de réflexion Trop de réalité.
L'artiste-commissaire, qui est en poste depuis septembre, et ce, jusqu’en 2019, succède à Stéfanie Requin Tremblay, qui avait offert un travail autour de la thématique Obsolescence pop.
Au courant des deux prochaines années, Hugo Nadeau compte utiliser sa fonction au commissariat pour explorer une position autour de Trop de réalité. Sa démarche s’inspire de l’œuvre littéraire Du trop de réalité d’Annie Le Brun.
Celui qui, de prime abord, se considère comme un artiste plutôt qu’un commissaire entame un questionnement sur la réalité des artistes. Cette quête le conduira à se pencher sur les circonstances entourant la production artistique. Les mois à venir permettront de se consacrer à la recherche de l’utopie de l’artiste.
« Mes deux années à titre de commissaire sont un engagement artistique pour moi. Je considère la fonction au niveau performatif plutôt qu’au sens strict », précise-t-il.
Alors que les postes de commissaires sont de plus en plus présents dans l’art actuel, le centre d’artistes Le LOBE a pris la décision de personnaliser cette fonction. La directrice générale Caroline Fillion confirme le désir d’aller vers la recherche et la création. Les mandats de deux ans permettent de s’éloigner du texte réflectif sur des œuvres choisies, ce qui est plus commun.
PHOTO LE QUOTIDIEN, ROCKET LAVOIE
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Automaîtrise
La
durée du mandat est comparable à celle d’une maîtrise universitaire. La
démarche est similaire, à plusieurs points, pour le commissaire Nadeau.
Il s’agit, en quelque sorte, d’une « automaîtrise ». La recherche sur
un projet spécifique pendant deux ans rejoint la formation
universitaire.
À
la fin des deux années, le commissaire en poste, qui n’a pas d’objectif
final, compte néanmoins transformer sa manière de produire l’art. Il
s’attend à une modification de sa façon d’entrer en relation avec les
autres artistes.
Déjà,
Hugo Nadeau assure avoir reçu de nombreux commentaires positifs de la
part de la communauté artistique. « Les gens s’identifient aux réalités
évoquées par la réflexion Trop de réalité. La réaction est forte. Le
thème est en phase avec ce qu’on vit intimement comme artistes »,
témoigne-t-il.
Sous-marins
Parmi
ses travaux reliés au poste de commissaire, Hugo Nadeau s’engage à
réaliser plusieurs huis-clos. Le processus est déjà amorcé. Au début du
mois de mars, la dizaine d’artistes de l’exposition en cours se sont
retrouvés enfermés pendant 60 heures en compagnie du commissaire.
La
rencontre était particulière puisque les artistes ne s’étaient pas
encore rencontrés physiquement. Ceux-ci communiquaient ensemble de
manière virtuelle. Cette période de rencontre obligée fut l’occasion de
créer des liens.
«
Le lieu de diffusion est devenu notre maison pendant plusieurs heures.
Je ne me comporte plus de la même manière dans l’espace. J’ai également
développé un lien plus familial avec les artistes. Une complicité est
née, alors que nous partagions le quotidien de la vie. Nos échanges
dépassaient les limites de nos œuvres, de la production de celles-ci et
de l’art », témoigne l’artiste.
I’m too many to tell you est présenté jusqu’au 20 avril au centre d’artistes Le LOBE. ⬤