Médium-poésie au Lobe
C’est dans le cadre du commissariat d’Hugo Nadeau, autour de la thématique Trop de réalité, que l’événement médiumnique se prépare. En résidence d’un mois au Lobe du quartier du Bassin de Chicoutimi, les poétesses Pascale Gorry Bérubé et Maude Veilleux sont dotées de forts pouvoirs paranormaux, nous assure Paul Kawczak, idéateur de la soirée:
« Pour vingt dollars (ce n’est pas cher quand même pour communiquer avec l’au-delà), on peut commander un poème: par exemple, je veux parler à mon chien, ma grand-mère, ou Kurt Cobain… Les poétesses vont entrer en communication avec les morts, elles sont assez puissantes sur le plan spirituel, donc ça ne devrait pas poser de problème pour elles. Elles enverront un poème écrit dans ce moment de communion avec l’au-delà. »
On aura compris que la dimension spirituelle sert ici de prétexte à une soirée déjantée, qui se déroule autour de l’art sous toutes ses formes, un type d’événement dont Le Lobe a le secret. La communication avec l’au-delà est aussi une autre façon d’aborder la thématique proposée par le commissaire Hugo Nadeau. Paul Kawczak explique:
« J’avais besoin d’argent pour payer les poétesses et organiser la soirée. J’ai donc pensé à une campagne de financement kickstarter. Ça tombait bien avec la thématique ; le monde des morts c’est l’au-delà, le monde réel c’est l’argent, et il y a le web, qui est un peu entre les deux. On ne sait pas vraiment. Pour moi il y a encore des apparitions fantomatiques sur le web. Des fois. »
L’auteur, éditeur et chargé de cours Paul Kawczak est à l’origine de la soirée Bring your own dead au Lobe, le 22 février. Photo: Sophie Gagnon-Bergeron. |
Deux volets
Il y a donc deux dimensions à cette soirée qui en explore une quatrième: la participation à la campagne de sociofinancement kickstarter, accessible via la page Facebook du Lobe, vous vaudra un poème personnalisé livré chez vous. Par le fait même, c’est une occasion de participer financièrement au foisonnement culturel du Saguenay. Au moment d’écrire ces lignes, une douzaine de personnes avaient déjà commandé leur poème.
Le deuxième volet de la soirée est gratuit et se déroulera au Lobe le 22 février. Les gens pourront poser leurs morts respectifs et les poétesses, dans la mesure de leur énergie « poético-occulte », transmettront des bribes de poèmes sur place. « Le 22 février, il y aura vraiment expérience de communication. Gratuite, hein! », se targue l’organisateur.
Peur pas peur
Au cas où vous ne l’aviez pas encore saisi, il faut s’attendre davantage à s’amuser qu’à avoir peur le 22 février. L’imprévisible étant partie prenante du concept, le plaisir devrait être aux rendez-vous pour les artistes comme pour les spectateurs, qui pourraient être appelés à devenir acteurs s’ils le veulent bien. Paul Kawczak se fait rassurant: « Ce n’est pas une pièce de théâtre et il n’est pas du tout exclu que le public intervienne. Mais ce sera festif. On va essayer d’éviter d’entrer en contact avec des esprits trop nocifs, même s’il peut y avoir un risque de dérapage… ».
Article issu de notre partenariat non-autorisé avec Le Griffonnier : https://issuu.com/ceuc/docs/griffonnier_134-14f_vrier2019?fbclid=IwAR1vnUTJlI1hdtRN8D99Gctci9iQG_VVw4vLhmLYEoPscW_5UeYeQEsieXI