Un duo français expose au Lobe
La nouvelle exposition du Lobe, signée par le Cabinet de fumisterie appliquée, sera présentée du 2 au 23 novembre, sous la thématique « Trop de réalité ». Cette première du duo français en terres canadiennes est le fruit de trois semaines de résidence au centre d’artistes de Chicoutimi.
Les artistes et le commissaire de cette résidence, Hugo Nadeau, ont organisé une conférence extérieure, sur un terrain vague de la rue Savard, à Chicoutimi, pour annoncer cette exposition intérieure. À l’arrivée des journalistes, un membre de l’équipe du Lobe a commencé un tournage avec les professionnels de l’information. Pendant ce temps, les deux artistes en résidence, Elsa Ferry et Anastasia Bolchakova, s’amusaient à manipuler une substance brune dans différents bocaux.
« Les deux artistes en résidence, Elsa Ferry et Anastasia Bolchakova, s’amusaient à manipuler une substance brune dans différents bocaux. »
Hugo Nadeau était en charge de présenter le projet aux médias. Il a d’abord expliqué que l’exposition n’a pas un titre précis, mais bien six, dont Les fantasmes se cachent pour mourir, D’un monde sans subvention artistique, et Monsieur et Monsieur 2.
« Le projet est regroupé en trois orientations : le rêve toxique, la Préapocalypse et le fait pauvre », a soutenu le commissaire.
LE PROGRÈS, JEANNOT LÉVESQUE
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Le rêve toxique représente, dans cette exposition, la fascination sans détour pour le toxique de la population. M. Nadeau a noté, dans un texte explicatif : « On cherche à tromper ouvertement les visiteurs et à prendre le pari, kamikazement, d’enfreindre les limites des légalités. »
Parmi les projets toxiques, on retrouve une fumerie intérieure, déjà « préfumée » de tabac et de cannabis, qui pourra être contournée, et une exposition d’accessoires sadomasochistes recyclés. Les organisateurs pourraient aussi mettre du bolet satan dans la nourriture, un champignon qui ferait rendre malade ceux qui en consommeraient.
« Si l’Apocalypse, c’est la révélation, la Préapocalypse, c’est le flou artistique avant que soit révélé quelque chose. C’est un peu le moment de la résidence des artistes », a continué le commissaire, afin d’imager le deuxième thème du projet.
Hugo Nadeau a continué en affirmant que le fait pauvre représente la démarche artistique du Cabinet de fumisterie appliquée, car les deux femmes sont arrivées au pays avec quasiment rien et ont dû utiliser les éléments trouvés sur place pour faire leurs créations. Elles démontrent ainsi que ça ne prend pas toujours de gros budgets pour faire des projets intéressants. Par exemple, les artistes et le commissaire ont exposé un jeu de cartes complet, dont chaque carte provient d’un paquet différent. « Quelque chose d’hypnotisant se dégage de cette suite d’apparence ordinaire qui nous tourne le dos, débordant de détails disparates et parallèles à la fois », a écrit M. Nadeau.
Pour arriver à trouver ces inspirations, les trois artistes se sont imposé un exercice d’enfermement collectif de 60 heures. « Se nourrissant exclusivement de poudre, de farine et de bouette, les trois occupants ont profité de l’instant érémitique pour fomenter leurs idées », a souligné le commissaire dans son texte.
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