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Les coutures de la dérision
Et de la dérision irrationnelle…

La dérision se présente généralement comme un sarcasme ou une moquerie; elle se montre facilement méchante et aussi, fait souvent appel à l’ironie pour blesser ou attaquer cellui qui en fait l’objet. Cette utilisation malsaine de la dérision est très commune et devient l’inverse de l’humour. Petit cours sur ce mot qui en cache beaucoup...


On peut nommer dérisionnaire cellui qui pratique et entretient la dérision en empruntant des jugements de valeur qui ne sont pas fondés; l’usage de calomnies, de médisances, de propos malveillants, d’accusations mensongères semble défiler sous le couvert de la véracité. Non seulement cette forme d’attaque s’avère exécrable et de très mauvais goût mais, par ailleurs, elle peut blesser et laisse transparaître la méchanceté de cellui qui en fait usage.

On ne peut qu’être désolé.e de ce mépris ostentatoire sous lequel reflue une abondance de préjugés, liés, par exemple, en empruntant aux données socio-économiques, à l’âge, au sexe, à l’appartenance à des origines ethniques différentes, aux questions de revenus ou d’emplois, et autres… Cette panoplie de préjugés provient généralement de l’ignorance et d’idées trompeuses véhiculées par des courants sociaux ténébreux. En fait, ces derniers répandent l’ignorance et la désinformation en transplantant des valeurs fausses et sans analyse, en propageant des propos sans fondements et de supposés « faits » fictifs…

« [C]es derniers répandent l’ignorance et la désinformation en transplantant des valeurs fausses et sans analyse, en propageant des propos sans fondements et de supposés "faits" fictifs… »

Malgré l’incohérence et d’évidentes contradictions, ces dérisions irrationnelles mènent à des jugements erronés ou à des prises de position basées sur la voie facile de l’abrutissement, ce qui révèle une inconsistance, des contresens et des failles qui ne peuvent être colmatées.

Cette dérision irrationnelle souvent cache une peur qui se manifeste par une attaque puisqu’il ne peut y avoir de défense valable et bien construite contre une divergence d’opinions, par exemple. D’autres formes de dérision sont beaucoup plus intéressantes que la dérision irrationnelle. Cette dernière est facile et malveillante; elle ne se prête aucunement à la discussion et d’une certaine façon peut masquer la faiblesse inhérente d’un esprit chancelant ou l’absence de raisonnement critique.

Et de la dérision rationnelle…

Et de la dérision fantaisiste…

Ces deux types de dérision n’ont pas du tout le trait de méchanceté ou d’agression qui se cache sous la dérision irrationnelle. Les dérisions rationnelles et fantaisistes souvent apportent des perceptions différentes, des idées qui sont nouvelles et qui ouvrent la porte à une discussion enrichissante. Ces types de dérision ne sont en général pas construits autour du sujet de la dérision, c’est-à-dire de la personne concernée, mais autour du propos relatif à une situation, à une idée présentée ou à un point de vue. Avec des assises bien fondées, il en découle qu’une contradiction peut être appréciée. La compréhension et l’analyse d’un sujet abordé deviennent essentielles pour la dérision rationnelle. Plusieurs points de vue valent mieux qu’un seul. La dérision fantaisiste permet à un.e locuteurice de traiter d’un thème ou d’un sujet qui peut être sérieux avec humour. Et, du mot dérision, on va très facilement au mot dérider…

Alors, de cette optique de dérision à dérider, la dérision fantaisiste prend place. Les sillons creusés d’un visage, plutôt causés par soucis, sévérité, tracas, inquiétude, bien qu’ils ne disparaissent pas, deviennent mineurs avec les rides du sourire ou du rire qui apparaissent…

Et de l’autodérision…

Personnellement, l’autodérision me paraît une forme très sympathique de la dérision et peut prendre place avec facilité presque en tout temps. L’autodérision ouvre la porte à cellui qui l’entend et permet de revitaliser et de relativiser une opinion, peut-être des idées qui auraient été préconçues, des opinions défaillantes; elle permet un échange entre cellui qui émet une position et les personnes qui l’écoutent. Alors, la dérision devient ouverte et fort intéressante, sans sous-entendu d’agressivité.

« L’autodérision ouvre la porte à cellui qui l’entend et permet de revitaliser et de relativiser une opinion, peut-être des idées qui auraient été préconçues, des opinions défaillantes; elle permet un échange entre cellui qui émet une position et les personnes qui l’écoutent. »

Il existe indéniablement un lien entre la dérision et le ridicule… En fait, ce dernier ne tue pas, bien au contraire… Salutaire, il est une façon de laisser la valve ouverte avant que le sérieux n’assomme… ⬤

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